Le parcours traverse la « colline sacrée » de Parménie qui vit passer hommes préhistoriques ou légions romaines qui exploitèrent son aspect stratégique : une formidable tour de guet ouvrant la vue loin à la ronde. Des vestiges sont d’ailleurs encore visibles, murs ou citerne. Depuis l’inondation catastrophique de Grenoble (en 1219), cette petite colline est devenue sacrée et des foules immenses gravissent ses pentes par divers sentiers malaisés vers l’ermitage et un légendaire trésor caché. En courant, ouvrez l’oeil ! Un périple qui donnera naissance à la foire de Beaucroissant, une des plus anciennes foires de France.
En 1252, le prieuré de Parmeigne est sous la coupe de l’évêque de Grenoble qui y place des Chartreusines contre un loyer annuel de quatre fromages. Monseigneur leur fournit pour subsister du pain et du vin, et il les dote de deux paires de boeufs, de moutons, de deux charrues et du blé de semence. A l’ouvrage dans ces bois infestés de loups ! Bon prince, l’évêque rajoute en prime sept essaims d’abeilles.
Au début du 19ème siècle, sous le grand étendard blanc d’une curieuse « sainte Trinité » d’escrocs, les pèlerins naïfs se voyaient promettre ici d’échapper à la fin imminente du monde et de gagner le paradis éternel (et les hommes une « éternelle verdeur ») contre monnaie sonnante. C’est de nos jours un lieu paisible que vous allez découvrir ; en le gravissant, pensons à ce sage proverbe : « Plus rude est la montée, plus grande est la joie du sommet ! »